Entre 0 et 6 ans, un enfant ressent beaucoup d’émotions… mais il ne sait pas toujours comment les exprimer. La colère, la peur, la joie, le dégoût ou la tristesse surgissent souvent sans prévenir. Parfois, en tant que parents, on se retrouve démunis.Pourtant, la clé réside dans une communication bienveillante et adaptée à l’âge de votre enfant.
Leur apprendre à nommer leurs émotions leur permet de mieux les comprendre et de les réguler. Savoir comment parler à son enfant, c’est lui offrir les mots et la sécurité intérieure dont il a besoin pour son développement émotionnel. Découvrez des techniques de communication pour aider votre petit.
Pourquoi la communication bienveillante est-elle essentielle ?
Les jeunes enfants apprennent à nommer le monde — et donc leurs émotions — grâce à l’adulte. Le ton, les mots et les attitudes que vous adoptez deviennent leurs modèles.
Une communication adaptée :
- Favorise l’estime de soi,
- Réduit les crises et frustrations,
- Renforce le lien parent-enfant,
- Aide le cerveau émotionnel de l’enfant à se réguler.
Quand vous prenez le temps de nommer, d’écouter et de valider les émotions de votre enfant, celui-ci se sent reconnu. Peu à peu, il apprend qu’il est possible de ressentir une émotion forte sans être “méchant” ou “capricieux”.
Comment adapter sa communication à l’âge de votre enfant?
Avant 6 ans, le langage émotionnel se construit étape par étape. Votre enfant passe du geste au mot, puis de la réaction à la compréhension.Voici quelques techniques simples pour l’accompagner dans ce cheminement.
Se mettre à sa hauteur
Accroupissez-vous et regardez votre enfant dans les yeux.
Cette posture simple envoie un message puissant : “Tu es important pour moi.”
En étant physiquement à son niveau, vous captez mieux son attention et créez une bulle de sécurité.
Écouter vraiment
Quand votre enfant parle ou vous montre quelque chose, arrêtez-vous un instant.
Montrez-lui que vous êtes présent : un regard, un hochement de la tête, un “Je t’écoute”.Cette écoute active renforce sa confiance et encourage votre enfant à s’exprimer davantage.
Prenons un exemple. Votre enfant vous dit : “Je n’aime pas quand tu cries”. Vous pouvez lui répondre : “Tu n’aimes pas ma voix forte, c’est vrai. Tu préfères quand je parle doucement.”
Ce simple échange transforme la peur en compréhension mutuelle.
Nommer les émotions
Votre tout-petit a besoin qu’on lui prête des mots :
“Tu es triste parce que ton doudou est tombé.” “Tu es fier, tu as réussi à t’habiller tout seul !”
Nommer l’émotion aide le cerveau de votre enfant à la reconnaître et la réguler.
C’est la première étape vers une véritable intelligence émotionnelle.
Valider avant de corriger
Avant de vouloir calmer, enseigner ou corriger, prenez un instant pour accueillir l’émotion :
“Je comprends que tu ressentes de la colère, c’est difficile d’arrêter de jouer.”
Puis posez vos limites : “Tu peux ressentir de la colère, mais tu ne peux pas taper. les autres.”
Votre enfant apprend ainsi que toutes les émotions sont permises, mais pas tous les comportements.
Donner des choix pour encourager la parole
Plutôt que d’imposer, propose deux options :
“Tu veux me dire ce que tu ressens avec les mots ou avec un dessin ?” “Tu veux en parler maintenant ou après le goûter ?”
Ces petits choix encadrés aident votre enfant à se sentir écouté sans perdre sa sécurité intérieure.
Employer un langage simple et concret
Votre tout-petit comprend mieux lorsque vous faites des phrases courtes et imagées.
Évitez les longues explications abstraites :
“On respire fort comme un ballon pour se calmer.” “Ta colère, elle sort par les pieds quand tu sautes très haut !”
Le jeu et la métaphore sont son langage naturel chez votre enfant.
Parler des émotions avec un jeune enfant, ce n’est pas seulement choisir les bons mots :
c’est lui apprendre que ses émotions ont une place, une voix et une valeur.
Chaque mot doux, chaque regard bienveillant construit en lui la sécurité affective dont il aura besoin toute sa vie pour s’exprimer, comprendre les autres et aimer.
