La rentrée scolaire, les premiers pas à la crèche ou encore une soirée confiée à une babysitter sont des étapes importantes pour un enfant. Et souvent sources de stress pour vous, parents. Face aux pleurs, aux cris ou aux refus de quitter vos bras, il est normal de se sentir démuni.
Cette réaction porte un nom : l’anxiété de séparation chez l’enfant. Comprendre ce phénomène et savoir comment y répondre permet de vivre ces moments avec plus de sérénité.
Qu’est-ce que l’anxiété de séparation chez l’enfant ?
L’anxiété de séparation est une étape normale du développement. Elle apparaît généralement vers 8 mois. Ensuite, atteint son intensité maximale entre 10 et 18 mois. Puis diminue progressivement pour disparaître autour de 2 ans.
Elle correspond à la prise de conscience par votre enfant qu’il est une personne distincte de vous. Mais il ne maîtrise pas encore la notion de permanence : pour lui, ce qui disparaît n’existe plus.
D’après Deborah M. Consolini , MD, dans l’article « Anxiété de séparation et peur de l’étranger »: « L’anxiété de séparation se traduit par une agitation et des pleurs lorsque l’un des parents quitte la pièce. Certains enfants crient et ont des crises de colère, refusent de quitter le giron de leurs parents et/ou se réveillent la nuit.
Il est essentiel de distinguer cette étape naturelle du développement du trouble d’anxiété de séparation, qui apparaît plus tard et perturbe le quotidien de l’enfant, par exemple par un refus persistant d’aller à l’école ou à la garderie.
Comment se manifeste l’anxiété de séparation ?
Chaque enfant exprime son angoisse différemment. Parmi les manifestations fréquentes, on retrouve :
- Les pleurs et les cris lors du départ du parent.
- L’opposition physique : s’accrocher au cou ou aux jambes du parent, refuser de franchir la porte de la crèche ou de la classe.
- Les signes corporels : troubles du sommeil, réveils nocturnes, maux de ventre, perte d’appétit.
- L’anticipation anxieuse : l’enfant montre des signes d’inquiétude avant même la séparation annoncée (veille de rentrée, moment de se préparer).
Ces réactions, bien que difficiles à vivre, témoignent surtout de l’attachement de l’enfant et de son besoin de sécurité affective.
La position du parent face à l’anxiété de séparation
Face à ces émotions, le rôle du parent est central. La manière de gérer la séparation influence directement la capacité de l’enfant à s’adapter. Voici quelques repères :
Accueillir l’émotion
Valider ce que ressent votre enfant (“Je comprends que tu sois triste que je parte”) permet de l’aider à mettre des mots sur son ressenti.
Établir un rituel de séparation
Un câlin, une phrase douce ou un geste symbolique répété chaque jour, offre un repère rassurant. N’hésitez pas à lui expliquer le déroulé de la journée en lui donnant les moments clés jusqu’à votre retour.
Rester calme et cohérent
En tant que parent inquiet ou qui hésite, vous transmettez votre stress à votre enfant. Le départ doit être ferme mais bienveillant.
Ne pas prolonger la séparation
S’éterniser ou revenir plusieurs fois accentue l’anxiété. Mieux vaut dire au revoir clairement et partir.
Collaborer avec les professionnels
Éducateurs, enseignants et accompagnants, jouent un rôle clé pour distraire et réconforter votre enfant une fois que vous êtes parti. Voilà pourquoi il est important d’avoir les premiers contacts avec ceux qui s’occuperont de votre enfant durant la journée.
Accompagner votre enfant vers plus de confiance
L’anxiété de séparation chez l’enfant est un passage universel, reflet de son attachement et de son besoin de sécurité.Si elle est parfois éprouvante, elle ne dure pas et n’a pas de conséquences négatives à long terme.
En accompagnant l’enfant avec bienveillance, en instaurant des routines rassurantes et en faisant confiance aux professionnels de la petite enfance, les parents l’aident à gagner peu à peu en autonomie et en confiance.